CHAPITRE 1
Je regardais le drap blanc maculé de sang. Son sang.
Dessous, son corps gisait, inerte. Ses bras qui, il y a
quelques jours encore, me serraient contre lui, pendaient le
long du lit. On m’avait dit d’attendre, mais on ne
m’avait pas dit combien de temps. Ainsi, j’ai d’abord
raccroché, puis je me suis assise près du lit, pétrifiée.
Impossible de pleurer. Ce n’était plus l’homme,
l’amant tant aimé. Impossible aussi de penser. Tout se
mélangeait dans ma tête.
A tel point que si on me l’avait demandé, j’aurais été
incapable de me rappeler mon prénom.
Je l’ai regardé sans bouger, le téléphone entre les mains,
les mains entre les jambes. J’ai attendu dix longues
minutes, qui me parurent interminables. J’ai cru que
jamais cette horreur ne s’arrêterait, que je serais
condamnée à rester là à jamais. J’étais complètement
perdue.
Puis enfin les secours sont arrivés. Ils m’ont dit qu’ils
allaient tout prendre en mains, qu’ils avaient l’habitude
et que la police allait arriver. Une femme m’a prise par les
épaules et m’a entraînée à l’extérieur de l’appartement.
Je n’ai pas pu protester, ni mon corps ni mon esprit n’en
auraient été capables. Une peur indéfinissable, me creusait
la poitrine et se répandait dans tout mon corps, pendant
que ma tête semblait être sur le point d’exploser.
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